vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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Le SCEAM dénonce l'exclusion de l'Église et des organisations de la société civile du sommet UA-UE en Angola

Les membres du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) ont critiqué les organisateurs du 7ᵉ Sommet Union africaine (UA)–Union européenne (UE) qui se tient en Angola pour avoir exclu les organisations ecclésiales et de la société civile de l’événement.

Dans une déclaration publiée jeudi 20 novembre, le Directeur de la Commission Justice, Paix et Développement du SCEAM et le Chargé de liaison auprès de l’UA ont averti que cette exclusion compromet la crédibilité de la rencontre des 24–25 novembre, censée orienter l’avenir de l’Afrique.

« Le SCEAM se voit obligé de souligner les restrictions imposées aux organisations de la société civile dans le processus officiel du Sommet », ont déclaré les responsables de l’Église catholique.

« De nombreuses organisations africaines de la société civile, y compris celles disposées à autofinancer leur participation, ont été exclues », ont-ils ajouté, précisant que parmi les exclus figurent des organisations confessionnelles présentes de longue date sur le terrain, des réseaux humanitaires et de justice liés à l’Église, des associations de femmes et de jeunes, des organisations paysannes et autochtones, des mouvements de développement local, ainsi que des organismes œuvrant pour la paix et la réconciliation.

« Cette exclusion soulève une question morale cruciale : comment un sommet axé sur l’avenir de l’Afrique peut-il exclure ceux qui soutiennent quotidiennement les communautés africaines ? », ont interrogé les membres du SCEAM.

En raison de ce qu’ils ont qualifié d’insuffisance des canaux de participation et de manque de transparence, des acteurs de la société civile ont organisé un Sommet parallèle des peuples à l’Université catholique d’Angola les 19 et 20 novembre.

« Il ne s’agit pas d’un acte de rébellion. C’est une réponse nécessaire à l’insuffisance des canaux de participation, au manque de transparence, aux processus technocratiques imposés de haut en bas, et au déséquilibre de pouvoir entre les institutions et les communautés », ont déclaré les évêques.

Ils ont exhorté les dirigeants de l’UA et de l’UE à reconnaître les conséquences persistantes de la traite transatlantique des esclaves, du colonialisme, des structures néocoloniales et de l’exploitation des ressources.

« L’Église en Afrique s’attend à ce que le Sommet UA–UE fasse preuve d’honnêteté quant à l’histoire et d’un engagement réel envers les réparations, en reconnaissant les impacts toujours présents de la traite transatlantique des esclaves, de l’esclavage, du colonialisme, du néocolonialisme, de la domination économique et de l’extraction des ressources comme des faits historiques et des responsabilités morales », ont-ils affirmé.

Ils ont exprimé leur préoccupation face au fait que l’UE « ne s’est pas pleinement engagée en faveur de la justice réparatrice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine, malgré le fait que plusieurs de ses membres clés ont bénéficié de la traite transatlantique des esclaves et de la colonisation ».

« L’héritage de cette exploitation persiste aujourd’hui à travers un système commercial injuste et les traumatismes transgénérationnels subis par les Africains et les personnes d’ascendance africaine », ont ajouté les membres du SCEAM.

S’appuyant sur la doctrine sociale de l’Église, ils ont appelé à des modèles de développement qui placent la dignité humaine au-dessus des intérêts géopolitiques.

Les responsables catholiques ont averti que les initiatives actuelles UA–UE risquent de perpétuer des systèmes économiques extractifs si elles ne s’ancrent pas dans les besoins et les droits des communautés africaines.

La justice réparatrice, ont-ils expliqué, nécessite à la fois une réforme structurelle et une guérison restauratrice.

La déclaration a également souligné l’urgence d’aborder la question du fardeau de la dette de l’Afrique, que les membres du SCEAM ont décrit comme enraciné dans des injustices historiques.

« Les forêts africaines, les sources d’eau, les ressources minérales, les zones de biodiversité et les communautés vulnérables ne doivent plus jamais être sacrifiées au profit, à la géopolitique ou aux intérêts extérieurs. Le respect de la souveraineté africaine et de la souveraineté de son peuple est essentiel ; la souveraineté africaine n’appartient pas seulement aux gouvernements, mais aussi aux citoyens », ont-ils déclaré.

Les membres du SCEAM ont affirmé que l’Église en Afrique espère un partenariat UA–UE renouvelé et renforcé.

Ils ont toutefois noté que ce partenariat exige l’inclusion plutôt que l’exclusion et la transparence « plutôt que l’opacité ».

« Un partenariat qui écoute les peuples durera », ont-ils souligné, ajoutant : « Un sommet véritablement inclusif favorisera la confiance, et un dialogue fondé sur la justice aura le pouvoir de guérir les blessures historiques. »

« L’Église en Afrique est prête à accompagner l’Afrique et l’Europe vers un avenir de justice, de paix et de dignité humaine », ont conclu les responsables catholiques.

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